Lucius Malfoy ◊ blond and sadic.

Le manoir Malefoy était un lieu froid et richement dévoré de tapisserie, de tableau et d'objets exotiques. Ils venaient des différents voyages que la famille avait réalisé au cours des siècles. Anciens marchand, négociateurs, ambassadeurs, il n'était guère rare qu'il se parle plus d'une dizaine de langues lors des réunions de famille où chaque branche qui était encore en vie - et représentée sur l'arbre généalogique dans la chambre du temps - était conviée. Lucius Malefoy avait participé à sa première réunion de famille alors qu'il n'était âgée que de quatre ans. Il tenait sur ses jambes, près d'Abraxas Malefoy, qui ne semblait pouvoir se lasser de présenter son héritier. Enfin, un héritier dans la famille - né trois années après sa soeur Maxie qui était soudainement ignorée, laissée dans un coin de la pièce.

Lucius adorait son père, l'observant avec de grands yeux clairs et curieux, espérant un jour être aussi puissant et beau que lui. Il le suivait partout, et comme il était un héritier mâle, sa mère n'aurait rien à dire sur son éducation. Il passait son temps auprès d'Abraxas qui lui apprenait le latin, l'anglais, la lecture, l'écriture. Le runique, l'histoire de la magie, le jeu d'échec. La discipline, la bonne tenue, le goût et les traditions des Malefoy. Le jour de leur dix-sept ans, ils étaient amenés à asservir des moldus : au début de leur histoire, Malefoy était le nom de revendeurs, et il était écrit que le marché noir magique raffolait des esclaves moldus alors. Asservir les moldus - quand les lois avaient interdit le traitement des humains, y préférant les Elfes qui devinrent des Elfes de maison , les Malefoy avaient préféré kidnapper un mortels pour le briser. Aujourd'hui, épris de supériorité et de plaisir pour le meurtre, ils avaient la nécessité de prouver leurs valeurs en assassinant des moldus.

Une tradition qui en disait long, sans doute, sur les valeurs qu'Abraxas offrit à son fils. Lucius comprit rapidement qu'il était supérieur aux autres sorciers, qu'il était un Pur parmi les purs. Il y avait assez peu de familles restantes en Angleterre dont le nom avait marqué l'histoire de la Magie. Mais les Malefoy apparaissaient dans La Magie à travers les âges et L'histoire d'un Ministère - Lucius aimait à dévorer ces ouvrages, trouvant plaisir dans la connaissance et le savoir. Et c'est parce qu'ils avaient marqué l'histoire, parce qu'ils étaient les Malefoy, qu'il était normal qu'ils refusent de se soumettre à un Ministre né moldu : Nobby Leach. Un scandale - Lucius était âgé de dix années, se préparant à rentrer à Poudlard quand la nouvelle fit la une du Daily Prophet : Le Ministre de la magie démissionne.

Deux semaines plus tard, son père quitta son poste au ministère. Malade, officiellement, il ne pouvait simplement plus tenir son rôle alors que le magenmagot voyait d'un mauvais yeux que le responsable de la déchéance du ministre se trouve encore là. Il mourut, quand Lucius atteint sa seizième année. Lucius ne tua jamais de moldus par le feu comme sa soeur le fit, bien trop occupé de reprendre la tête de la famille. Mais il affirmait être un homme de tradition pour qui la pureté était une valeur à préserver à tout prix. Quitte à asservir les moldus, il entendait le faire parfaitement en visant le poste de Ministre de la magie.

Black, Slugorn, Rosier, Greengrass, Abbot, Avery, Travers, Carrow, Croupton, Lestrange, Nott, Goyle, Crabbe, Malefoy - il observait les visages connus dans la Grande salle alors qu'ils se tenaient tous devant le choixpeau magique. Rien de tout cela n'était nouveau pour lui, il se tenait avec toute son indifférence - parfaitement maitre de lui-même, il était assuré de trouver sa place à Serpentard auprès de sa soeur. Il savait qu'il y brillerait auprès des autres familles qui avaient leurs places au Manoir Malefoy à chaque occasion. Il avait grandit à leur côté, leur parler comme à des égos, des semblables. Les autres n'étaient rien à ses yeux, il ne les remarquait qu'à peine. « Narcissa Black. »  Il observait la cérémonie de répartition sans trop y faire attention. Il observait plutôt les grands noms qui se tenaient à la table de Serpentard : Rodolphus Lestrange, Bellatrix Black, Sarah Bulstrode. Il sourit, l'excitation faisant sa place dans sa poitrine à l'idée de bientôt les rejoindre. « Lucius Malefoy. » Il monta alors sur l'estrade, et eut à peine le temps de s'assoir avant que le hurlement se fasse entendre : « Serpentard. » Il n'y eut aucune surprise.

Il était un étudiant studieux, doué, curieux - il lisait beaucoup, sachant que son père n'accepterait pas moins que la perfection. Il était doué avec sa baguette, il était doué en Défense parce qu'il connaissait la magie noire, il était doué en potions, il était doué en rune. Il était surtout bon pour se mettre dans les ennuis dans le vouloir, ravi d'avoir Sarah Bulstrode à ses côtés pour lui faire éviter les ennuis les plus terribles. Quand Melinda Downright fut pétrifiée, laissée nue dans la cours centrale de Poudlard avec les mots Sang-de-bourbe sur la poitrine peint en rouge, il fut regardé de travers, mais personne ne remonta jusqu'à lui. Ou jusqu'à Rodolphus. Ou Bellatrix. Quand Danny Malevich quitta Poudlard sans explication du jour au lendemain, personne ne sut qu'il avait subit les méfaits de quelques noirs sortilèges pendant presque trois jours avant que la folie ne l'emporte. Il ne parla jamais. Ils ne parlaient jamais, la lacheté faisant des sangs-de-bourbes de piètres êtres humains.

Il peinait à les désigner ainsi, en réalité. A Poudlard, il était un étudiant exemplaire, investit dans la vie de son école : il faisait du Quidditch, membre du club de potions, membre du club du Professeur Slugorn (le grand collectionneur), il devint préfet à sa cinquième année. Préfet-en-chef par la suite. Il devient l'amant d'Amélia Goyle et de John Crabbe - le parfait équilibre, comme son père lui avait appris, entre la femme et l'homme. Impossible de ne pas aimer le contact virile, il se trouvait là quelques rapports de force qui le rendit meilleur. Un bras de fer constant, qui lui donnait envie d'être le plus fort, le plus rapide, le plus intelligent. Il se fiança à Narcissa - pas qu'il l'eut choisit, c'était une décision de leur famille. Il avait treize ans. Narcissa semblait ravie.

Il l'ignora longtemps, oubliant presque qu'elle lui appartiendrait. C'était une chose acquise, dont il n'avait pas à s'inquiéter. Les choses étaient ainsi - Narcissa serait sa femme, la mère de ses enfants, lui offrait un héritier et un soutiens sans faille parce que les choses devaient être ainsi. Andromeda Black quitta le foyer familiale. Il en fut désolé, agacé de voir une traitre porter le nom de Black - se rassurant presque de savoir qu'elle changerait de nom pour prendre celui de son sang-de-bourbe de mari. Sirius Black quitta le Square Grimmaurd et il entendit son père penser à briser les fiançailles. Son coeur s'en retourna et il sut alors qu'il apprendrait à aimer Narcissa - compté qu'il n'en était pas déjà amoureux fou.

Maxie fut la première a recevoir la marque. Abraxas s'y était refusé, bien qu'il accueillait chez lui, les réunions de certains de ces influents sorciers : ceux désireux de voir les moldus détruits. Loin de simplement apprécier les garder à distance, ils les voulaient morts ou asservis, voir les moldus se réduire à néant. Les faire disparaitre dans le chaos d'une guerre qui s'enrageait d'années en année. Maxie fut la première à être marquée, sans doute parce qu'elle n'était guère l'héritière, que son sang valait moins que celui que Lucius. Il n'en fut pas moins contrit. Il adorait sa soeur, et elle l'adorait de même. Elle était une presque mère, comme la sienne se trouvait à distance - pas qu'il le regrettait, c'était sa place simplement. Maxie était un modèle, de bons conseils bercés à l'oreille de Lucius qui voyait son ainé comme un exemple à suivre. Elle était une femme forte. Elle lui apprit à aimer les femmes fortes.

Mais elle était orgueilleuse, éprise par l'envie de dévorer les moldus, de causer la mort. Elle était folle, sans doute, mais il ne le remarqua jamais. Il craint son ami vampire. Il craint ses excès de rage. Il craint de l'entendre parler avec amour de son Lord noir, encore. Il le craint - mais plus encore il craignait de la perdre. Mais plus encore, il craignait de la voir partir dans les explosions de la guerre. Il fut marqué à son tour, quand son dix-septième anniversaire fit de lui le seul Malefoy à la tête de cette dynastie. Maxie se trouvait dans l'ombre, meurtrière sadique. Il la suivait partout, elle lui apprit à être un mangemort, elle le fit entrer dans ce cercle fermé de fervents défenseurs d'une pureté qui leur tenait à coeur. Maxie serait toujours là.

Jusqu'à ce qu'elle mort. Huit ans plus tard, elle mourut. Lucius se trouvait alors au Ministère, à gérer les affaires qui concernait la Salle du temps où il travaillait depuis sept ans. Langue-de-plomb qui ne disait jamais rien de son emploi, il y étudiant la marque du temps et les manières de le contrôler. Les secrets bien gardés d'un magie encore instable ou inexpliquée. Il rêvait de pouvoir, de place au sommet du ministère, il rêvait de se tenir en haut de la pyramide. Non d'enterrer une soeur qui lui était chère, la dernière part de cette famille disloquée. Père mort étrangement, mère disparut dans le chagrin, soeur assassinée, le voila qui se trouvait seul avec Narcissa dans leur manoir. Vingt-quatre années, orphelin, encore aucun héritier à tenir dans ses bras, et la peur de disparaitre qui prenait de la place dans son ventre. Il commençait à perdre le sommeil, à se jeter à coeur perdu dans la guerre, à les vouloir tous mort. Touché à son tour, par la folie meurtrière, bien que le meurtre ne lui était guère naturel. Il préférait manipuler. Il préférait penser que le pouvoir se trouvait dans l'enceinte du ministère, que dans les combats sanguinaires dans les rues de Londres.

Le temps continuait sa course, l'horloge du grand salon du manoir Malefoy frappant les secondes dans une course terrifiante. Il se tenait là, cependant, la nuit s'étendant encore par la lune pleine qui baignait la pièce d'une lueur blafarde. Il inspirait profondément, essayant de trouver un calme qui lui échappait depuis la mort de sa soeur ainé. Ils allaient disparaitre. Ils allaient disparaitre. Il ne pouvait s'empêcher d'y penser, de le craindre, de laisser les cauchemars l'envahirent à défaut de pouvoir être profondément énervé. Comment le pouvait-il en réalité quand il se trouvait dans son lit une femme telle que Narcissa Black, à présent Malefoy ?

La porte s'ouvrit, une lueur artificielle illumina la pièce un court instant, le faisant sursauter. Elle se tenait là, dans une tenue de nuit légère qui l'entourait d'un halo blanc. Elle marchait, droite et altière, princesse dans le palais des étoiles, la nuit se faisant discrète face à cet être divin - Morgane était oubliée face à la beauté de Narcissa. Bien qu'elle ne portait guère de nom étoilée, sa présence seule éclairait ses nuits. D'homme indifférent, il se tenait amant transi d'amour - souriant à son épouse, avant de la rejoindre au centre du salon. La porte se referma mais il ne la quitta guère des yeux et il était aveuglé par sa beauté lumineuse. « Quand suis-je devenu l'homme le plus chanceux sans même en avoir conscience ? »  Conscience, l'inconsciente émotion lui étreignait la poitrine et il ne pensait plus à rien d'autre, se penchant sur la bouche de Narcissa pour l'embrasser tendrement.

Il se perdit dans son étreinte, oublia son masque et sa froideur. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, et son esprit s'envola - il appartenait à Narcissa, son coeur et son être entier chantant ses louanges et les promesses d'une vie parfaite. Le voila qui était prisonnier d'émotions si violentes qu'il se pensait capable de tout. « Nous aurons un héritier. » Et le nom des Malefoy survivra. Dans le regard de Narcissa il percevait la même ferveur sans avoir à user de son don pour la Legilimentie - chose qu'il ne faisait qu'en présence d'ennemi. Mais Narcissa était une alliée. La meilleure de toutes les alliées.